par fr. Francesco Dileo, OFM Cap.
«La tentation de Jésus manifeste la manière qu’a le Fils de Dieu d’être Messie, à l’opposé de celle que lui propose Satan et que les hommes (cf. Mt 16, 21-23) désirent lui attribuer. C’est pourquoi le Christ a vaincu le Tentateur pour nous: « Car nous n’avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses, lui qui a été éprouvé en tout, d’une manière semblable, à l’exception du péché » (He 4, 15). L’Église s’unit chaque année par les quarante jours du Grand Carême au mystère de Jésus au désert» (CEC 540). Avec cette expression, le Catéchisme de l’Église Catholique nous indique le sens de la période liturgique que nous sommes en train de vivre. Mais, en elle, nous trouvons aussi un intéressant point de réflexion sur l’urgence mondiale que nous vivons. Nous, les chrétiens, nous devrions savoir “lire” cette urgence à la lumière du terme final du parcours pénitentiel de Carême, que nous sommes en train d’accomplir: la célébration de la passion, de la mort et de la résurrection du Messie, qui constitue le centre de notre foi.
La récente diffusion d’une nouvelle forme d’influence virale a fait remonter, au niveau médiatique, deux réalités, que l’actuel contexte culturel cherche à cacher, car il ne réussit pas à en comprendre le sens: la souffrance et la mort. En même temps, la diffusion des nouvelles sur ce sujet, soutenue par des tons alarmants, a provoqué et répandu un large sentiment de peur. Une peur qui est l’antithèse de l’espérance et de la confiance en Dieu, Père miséricordieux. Pratiquement, cette situation a mis en évidence toute la faiblesse de ceux qui ont encore un rapport de confiance trop fragile avec Celui qui est omnipotent, ou de ceux qui n’ont encore accueilli sa constante invitation à la conversion.
C’est justement la passion, la mort et la résurrection de Jésus qui ont redonné sens, valeur et une nouvelle perspective à la douleur de chaque homme, et à l’inévitable fin de notre chemin terrestre, en nous remettant l’exemple du Fils «obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix» (Ph 2,8), toujours disponible à accueillir et à accomplir la volonté du Père. La passion, la mort et la résurrection de Jésus constituent, en fait, les fondements de la foi, que nous professons.
Tout cela impose à nous, les croyants, le devoir de l’annonce. Surtout de l’annonce pascale.
Nous avons le devoir de crier au monde que le Christ, avec ce qu’il a enduré, a transformé la souffrance dans la plus haute, authentique et croyable déclaration d’amour. Et sa résurrection a vaincu à jamais la mort et elle a grand-ouvert pour nous les portes de l’éternité.
Nous devons crier, pour réveiller la confiance dans le Seigneur. Il faut crier pour réveiller tant de chrétiens endormis, qui ne réussissent pas à choisir entre Dieu et les trompeuses séductions du monde.
C’est un acte de charité envers nos frères! Cela peut être aussi un engagement profitable pour vivre avec foi, espérance et charité ce Carême.
Et enfin atteindre, avec la joie la plus profonde, l’aube de la Résurrection, le matin splendide de la fête de Pâques, que nous vous souhaitons très heureuse !