
« C’est ici que tout est arrivé »
Cette petite ville de Campanie, appelée Preta Pucina, pour la distinguer de Preta Maiore, sur l’autre rive du Tammaro, affluent du Calore, fut le fief de Bartolomeo Camerario (1497 – 1564), théologue et jurisconsulte.
Le nom actuel de Pietrelcina vient de celui d’un château, construit sur de « gros blocs de pierre bien durs », entouré de murailles dans la partie supérieure, avec deux portes, l’une au nord et l’autre au sud. Même après des années d’absence, Padre Pio se souvenait de chaque pierre de Pietrelcina: « je la garde toute dans mon coeur », écrivait-il le 22 décembre 1926 à son frère Michele. Le souvenir et l’amour de son pays natal et des habitants de sa terre étaient si vifs qu’il réussissait à les réincarner et les faire revivre dans la vie de tous les jours. « Sainte Famille » est le nom de l’église des Capucins choisi par Padre Pio.
Vers 1909, quand le jeune Capucin était encore Frate Pio, pendant l’une de ses promenades habituelles, dans les alentours du couvent actuel, « l’archiprêtre, – selon le récit d’un séminariste, témoin oculaire – alors que nous nous promenions tous ensemble, nous arrêta et nous dit de nous taire, pour écouter ce que nous disait entendre Frate Pio. Il entendait un choeur d’anges qui chantaient et des cloches qui sonnaient à toute volée d’un endroit qui n’était pas loin de lui et qu’il indiquait du bras, la main tendue vers un endroit désert de la rue ».
Les travaux du couvent débutèrent par une question simple, suivie d’une réponse encore plus simple.
Quelques habitants de Pietrelcina demandèrent à une demoiselle américaine, Maria Pyle, qui s’était convertie et retirée à San Giovanni Rotondo, de construire dans leur ville un couvent pour les Moines Capucins. Les travaux, qui débutèrent en 1926, ne furent achevés qu’après plus de vingt ans de luttes et de difficultés.